Q/R du dimanche matin (2)

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Voici les réponses aux questions suite au message « Une lettre à mes bien-aimés/ partie 3 » prêché le dimanche 23 octobre par pasteur Serge Pinard.

Question : lorsque « nous savons » est utilisé dans cette lettre, est-ce qu’il implique autant la connaissance logique que la révélation divine par le Saint-Esprit ou implique-t-il qu’une seule des deux ?

Réponse : Notre manière de connaître en Occident calque les approches de la science. En d’autres mots, c’est la science qui dicte notre manière de connaître. Malheureusement, la science, qui influence presque tous les domaines scolaires et nos vies de tous les jours, nous impose une structure qui détache le connaisseur du connaître. La base du savoir selon la science repose sur les sens et les faits. Pour conserver la pureté des faits, le connaisseur ne doit pas participer à l’acte de connaître. C’est ce que la science appelle « l’objectivité ». Dans la vraie réalité (vérité), il est impossible de séparer le connaisseur du connaître. Pourquoi ? Parce que la connaissance est premièrement une relation et non une information qui passe par les sens et qui est ensuite reconstruite par l’intelligence, la raison. 

L’être humain est plus que ses sens et sa raison. Que devons-nous dire des intuitions, de la foi, des émotions, du corps ? Il est impossible, tant pour le simple humain que pour le scientifique, de connaître sans le corps. Les émotions et les intuitions sont souvent à la base de nouvelles découvertes. Est-il possible d’observer un phénomène sans la foi ? Toute théorie scientifique repose sur des présuppositions acceptées par la foi !

Alors, à la question « peut-il y avoir révélation sans logique ? », la réponse est évidente… non ! De même, peut-il y avoir une révélation sans l’implication de la foi, des intuitions, des émotions, sans l’intelligence ni la raison ? La connaissance est une relation qui implique toute la personne. Si Dieu dit quelque chose, il doit utiliser le langage, sinon nous ne comprendrions rien.

Savais-tu que le terme logique vient du mot logos en grec ? Un philosophe chrétien disait dans un discours que nous pourrions traduire le mot « logos » au début de l’Évangile de Jean par le mot « logique », « Au commencement était la logique ». 

La révélation dans son sens biblique veut dire « dévoilement ». Ce que Dieu dévoile à l’homme, c’est tout l’homme qui y participe. Alors, oui, il y a une différence entre révélation et logique dans les écrits de Jean. La révélation est un acte de Dieu, tandis que la connaissance, c’est ce qu’engendre cette révélation : la connaissance relationnelle.

Question : J’ai de la misère à voir Dieu comme un Dieu qui m’aime, j’ai toujours le sentiment qu’il va me punir et qu’il n’attend que ça… Comment voir Dieu autrement ?

Réponses : Dès que nous utilisons l’expression « à voir », nous entrons dans le domaine des perceptions. Si je dis « J’ai de la misère à voir », je sous-entends que je suis le point de départ de cette perception. Plusieurs de nos perceptions proviennent d’expériences parfois très douloureuses qui se sont transformées en croyances qui sont devenues des critères de vérité. Avec le temps, ces critères finissent par nous définir. Bien qu’une perception ne soit pas en elle-même un critère de vérité, c’est la transformation de cette perception en critère (loi) de vérité par la personne elle-même qui endommage l’identité de cette personne.

Voici un exemple qui peut nous aider à comprendre. La mère d’une petite fille (appelons cette fille Maggy) portait une valeur excessive à l’apparence. Maggy était toujours habillée des plus belles robes et elle ne pouvait pas jouer à des jeux qui pouvaient la salir. La saleté était pour ainsi dire le plus grand des ennemis. De plus, cette maman contrôlait tout ce que Maggy mangeait, car l’obésité était la pire des choses qui pouvait arriver à une personne selon la mère. Un jour, Maggy fut invitée à un party-pyjama.  La mère qui recevait les petites filles à sa maison avait fait un énorme plat de pop-corn. Toutes les filles se sont ruées vers le plat. Pour ne pas se sentir à part des autres, Maggy s’est aussi ruée sur le plat et elle a mangé… mais vraiment beaucoup mangé de pop-corn. Avant de s’endormir, Maggy a ressenti une grande culpabilité parce qu’elle avait mangé du pop-corn.

D’où vient cette culpabilité ? Durant toute son enfance, Maggy s’est fait inculquer qu’elle ne devait pas devenir obèse et que la nourriture était mauvaise. Voilà, la croyance qui engendre la perception de Maggy. Cette croyance est devenue un critère de vérité qui détermine son identité. 

Le problème n’est pas la culpabilité. Si je transgresse une loi, je dois me sentir coupable, car ce type de culpabilité mène à la repentance. Il existe aussi une fausse culpabilité. Pourquoi est-elle fausse ? C’est qu’elle n’est pas la transgression de la vérité ou de la parole de Dieu, ou encore de la loi d’un pays ; elle est la transgression d’un mensonge. Dans le cas de Maggy, le mensonge est celui de sa mère. Ce n’est pas vrai qu’il ne faut jamais se salir, que l’apparence est la chose la plus importante ou que l’obésité mérite la pire des condamnations. Cependant, si j’accepte ces critères, je me définirai à partir de ces mensonges. Les effets de la bonne culpabilité et de la fausse culpabilité sont les mêmes ! La confession de la transgression de la bonne culpabilité mène à la paix. Cependant, il n’y a pas de paix dans la fausse culpabilité parce qu’elle est la transgression de rien ! Un mensonge, c’est l’affirmation d’une chose qui n’existe pas comme étant vraie. Il s’agit donc d’une fausse croyance puisque ladite loi n’existe pas.  On n’obtient jamais de paix pour ce qui n’existe pas.

Ici, il y a quatre choses à savoir : 

1. Je dois volontairement remettre en question mes croyances. Selon notre question, est-ce vrai que Dieu ne m’aime pas et qu’il cherche continuellement à me punir ? J’utilise le mot « vrai » comme un critère de vérité. Est-ce une vérité que Dieu ne m’aime pas et qu’il cherche continuellement à me punir ?

2. Dieu m’a créé avec la capacité de choisir ce que je veux croire. Est-ce que je peux choisir de croire autrement que ma perception ? Puis-je choisir de croire que Dieu m’aime et qu’il ne cherche pas à me punir ? Ici, il est important de mettre en évidence que les croyances ne s’imposent pas. J’ai la liberté de choisir qui ou quoi croire.

3. La présence d’un sentiment, d’un feeling n’est pas l’autorité de ce qui me définit. Je suis défini par des critères qui sont extérieurs à moi : Dieu et sa parole. Nos parents et les autres, bien qu’ils exercent une grande influence sur nous quand nous sommes petits, ne sont pas l’autorité absolue.

4. Romains 10.17 nous dit : Ainsi la foi vient de ce qu’on entend… Il y a et il y aura toujours un discours qui me définit. Ce discours, je l’accepte (liberté) par la foi (croyance). Cependant, ce discours que j’accepte vient-il 1) des autres ou 2) « ce qu’on entend vient de la parole de Christ » ?

Bien que cela soit difficile en raison de nos émotions, nous choisissons nos perceptions de soi, des autres et de Dieu. La réponse à la question est : Crois-tu réellement que Dieu te déteste au point de cherche à te punir continuellement ou est-ce que la parole de Dieu, qui est le critère de vérité par excellence, te dit autre chose ? À toi de répondre.

1 Commentaire

  1. Chantal

    Merci infiniment à ceux qui posent des questions et a Serge qui répond si judicieusement. C’est d’une grande bénédiction!

    Réponse

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