Question : Pouvons-nous seulement demander pardon à Dieu sans aller demander pardon aux personnes qu’on a blessées? Est-ce suffisant?
Un pasteur disait : « Il faut aller aussi loin que le péché est allé. » Il y a trop de passages dans l’Écriture qui nous disent de nous réconcilier et de nous demander pardon les uns aux autres. Il faut bien comprendre que ce n’est pas seulement la faute en elle-même qui est ici visée, mais la réconciliation avec l’autre. Un péché commis envers une autre personne n’est pas seulement une transgression de la loi de Dieu, mais une blessure, une marque qu’on impose sur l’autre. Nous avons tous été blessés par une autre personne et nos souvenirs en sont affectés. Un péché individuel doit être confessé à Dieu, mais un péché qui implique une autre personne doit être confessé à la personne visée.
La peur est souvent ce qui nous empêche d’aller vers l’autre. Nous avons peur de sa réaction, de sa réprimande, de sa colère, de son rejet. Il ne faut pas confondre la réaction de l’autre et ce que Dieu nous demande « aller vers l’offensé ». Sa réaction lui appartient. Notre obéissance nous appartient. Si je ne vais pas vers la personne que j’ai offensée, j’engendre une fissure dans son cœur et dans le mien. Les fissures finissent toujours par s’aggraver d’une manière ou d’une autre.
Ne laissons pas d’occasions au diable de détruire ce que Dieu a construit.
Question : Que fait-on quand on demande pardon, mais que notre péché revient et revient ? (Ça recommence, je repêche finalement…).
Voici deux affirmations qu’il faut reconnaître au sujet du péché et du pardon :
- Le péché est un acte.
- Le pardon est une transaction légale.
Lorsque je demande pardon pour un péché, cette action mauvaise (contraire à la volonté de Dieu) est automatiquement pardonnée en raison de l’avocat (Christ mort à la croix pour les péchés). Si je répète le même acte, alors c’est un nouvel acte qui est encore pardonné à partir de la même source.
Il faut faire la différence entre l’acte, le péché, et le mécanisme psychoémotionnel, voire même intellectuel, qui est en dessous de l’action. Un péché répété présuppose la présence d’une cause plus profonde. Par exemple, une adolescente violée par son père peut développer la haine des hommes qui l’amènera à poser des gestes de colère comme la critique, la censure et même un féminisme qui a pour but de détruire la différence entre les sexes.
Derrière les mauvaises actions, il y a toujours un motif, une croyance, un contexte qui provient de nos expériences. Ainsi, de demander pardon pour un péché (une action contraire à la volonté de Dieu) est une bonne chose et il faut le faire. Toutefois, s’arrêter à l’action seulement ne résout pas la situation. Gardons bien à la pensée qu’un péché commis à répétition n’est que le symptôme de quelque chose de plus profond. Ici, en parler avec quelqu’un de qualifié est souvent nécessaire. Une introspection accompagnée peut permettre le dévoilement des véritables causes. Il se trouve qu’à la racine de nos péchés répétitifs se trouve un dénominateur commun. L’Esprit de Dieu le voit et peut nous y conduire.
La répétition d’un péché (comme les excès de nourriture, la pornographie, la cleptomanie, la dépression dans certains cas, la haine perpétuelle, la critique répétée, pour ne citer que quelques exemples) est dans plusieurs cas, une invitation divine à s’approfondir en soi-même pour goûter les effets de la délivrance que nous avons en Christ Jésus.
Alors, n’oublions pas, il y a l’acte qui selon la promesse de Dieu en Christ Jésus sera toujours pardonné si nous le confessons. S’il y a répétition du même péché, alors il faut demander à Dieu de fouiller nos cœurs et d’en faire surgir la cause. La délivrance en Christ Jésus et l’amour que Dieu a pour chacun de ses enfants individuellement nous guideront vers les véritables causes de cette répétition et nous rendront libres. Job écrit dans Job 36.15 : Cependant, Dieu délivre le malheureux par son malheur même, et c’est par la souffrance qu’il lui parle (litt. lui ouvre l’oreille).
Choses à ne pas faire :
- S’autoflageller ;
- Sombrer dans la culpabilité ;
- Tirer des conclusions prématurées ;
- Regarder ma situation (la répétition) comme définitive.
Choses à faire :
- Continuer de demander pardon pour les actes du même péché ;
- Se mettre à l’écoute de notre intériorité (l’Esprit parle par en dedans) ;
- En parler avec une personne compétente ;
- Surtout, continuer de nourrir la foi ;
- Voir la répétition comme une invitation divine à la délivrance.
Que Dieu se manifeste et qu’il nous guide tous.
Pasteurs David et Serge

Le pasteur Serge Pinard est un des quatre pasteurs associés de l’église Fusion. Passionné des études et de l’enseignement, c’est un homme de foi qui sert le Seigneur avec enthousiasme et persévérance depuis plusieurs décennies. Il est marié à Evelyn depuis plus de quarante ans et ils sont parents de trois enfants adultes.
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